Parentalité bienveillante, qu’est ce que c’est?

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Parentalité bienveillante, qu’est ce que c’est?

By |2018-10-26T20:02:11+00:00octobre 2018|Actualités|

 

Qu’est ce que la parentalité bienveillante ?

On en entend beaucoup parler, c’est très à la mode. Parentalité bienveillante, éducation positive, qu’est ce que c’est vraiment ?

Pour commencer, je vous donne la définition du dictionnaire :

Bienveillance: Capacité à se montrer indulgent, gentil et attentionné envers autrui d’une manière désintéressée et compréhensive.  Qui montre de la bienveillance, qui est attentif au bien-être et au bonheur des autres.

Quand on lit la définition, on a tous envie d’être dans la bienveillance avec nos enfants, non ?

Alors si dans l’idée, on est tous plus ou moins d’accord, dans le concret, comment on fait??

En tant que parent, on a envie que son enfant soit heureux, c’est une évidence. Est-ce que ça veut dire tout lui laisser faire si ça le rend heureux ? Parfois dans les médias, on entend (ou on lit) que l’éducation positive, c’est de laisser tout faire à l’enfant.

 

D’un autre côté, en France, avec Françoise Dolto, qui théorise le besoin de limites pour la construction d’un individu, presque tous les français ont cette idée en tête. « Les limites sont nécessaires pour mon enfant  » ou « si je veux être un bon parent, je dois dire non à mon enfant ». Au Royaume-Uni ou aux États-Unis par exemple, ils vont avoir une tendance culturelle à vérifier si c’est bon auprès de l’enfant avec des formules du genre : »is it ok for you? »

Finalement, on hésite, entre le laissez faire et le trop plein de limites, on passe du laxisme à l’autoritarisme, on va de l’un à l’autre, on tâtonne, on ne sait pas trop. Ça dépend des moments, de l’humeur,…. On s’y perd un peu en tant que parents et c’est difficile à suivre pour l’enfant: pas facile de s’y retrouver si ça bouge tout le temps.

Est-ce que l’éducation bienveillante c’est un peu au milieu ? On va voir…

 

Depuis Dolto, la science a progressé et les neurosciences ont fait leur apparition. Dans la définition du dictionnaire, rappelons nous, on associe la bienveillance avec le fait d’être compréhensif. Alors voyons voir ce que les neurosciences nous apprennent afin de mieux comprendre le comportement de nos enfants. Elles nous apprennent que le cerveau d’un enfant n’est pas un cerveau d’adulte en miniature mais un cerveau en construction. Autrement dit, le cerveau d’un enfant ne traite pas les mêmes informations qu’un adulte. Et son seul matériel pour appréhender le monde, c’est le sensoriel. Il n’est pas encore doté de capacité de réflexion à long terme, ni de mise à distance. L’enfant est dans l’instant parce que c’est le seul endroit où son cerveau lui permet d’être.

Quand une limite tombe, nette, c’est la crise. Impossible pour son cerveau de relativiser et encore moins de calmer seul les émotions qui envahissent l’enfant.

Pour être plus précis, je vous donne un exemple : un tout petit explore son environnement à 4 pattes, touche à tout et met à la bouche. Ce sont ses outils à lui pour faire son job de bébé, explorer et comprendre ce monde nouveau dans lequel il arrive.

Est-ce que ça veut dire que nous, l’adulte qui l’accompagnons, devons tout lui laisser mettre à la bouche? Y compris les cailloux du parc, … ?

Alors, plutôt que de vous expliquer des concepts et débattre des styles d’éducation, faisons ensemble quelques expériences.

 

 

Expérience 1 : Prenez une plaque de bois sans rebord dans voter main et posez une bille dessus.

Que se passe-t-il pour la bille ? Elle tombe tout le temps, …

Est-ce que c’est agréable pour la bille ?

Expérience 2: Prenez le cadre avec le rebord minuscule et posez la bille dessus

Que se passe-t-il pour la bille? Elle tombe moins souvent,..

Est-ce confortable pour la bille? sécurisant?…

Ce cadre là, c’est celui que tout parent aimerait adopter avec son enfant, c’est le »sois raisonnable, c’est impossible, tu comprends bien,… » Sauf que le cerveau d’un jeune enfant ne lui permet pas du tout d’être raisonnable! C’est comme si vous demandiez à un poisson de voler, c’est impossible, sans compter les répercussions sur l’estime de soi.

Expérience 3: prenez maintenant le cadre avec les clous et poser la bille dedans

Que se passe-t-il pour la bille? Elle ne tombe plus, Elle se cogne très souvent contre les clous, elle fait du bruit,..

Est-ce confortable pour la bille? Est-ce agréable pour le cadre?

N’oublions pas, que le cadre, c’est à nous, parents, de le tenir! Plus il est strict, plus il est difficile à tenir et donc épuisant.

 

Expérience 4: Pour finir, prenez le cadre avec les bâtonnets colorés.

Que se passe-t-il pour la bille? Pour le cadre?

Que remarquez vous ? Il y a différentes hauteurs et différentes couleurs aussi, il y a de l’espace, la bille ne tombe plus, elle ne se cogne pas tout le temps contre les bâtonnets.

Voilà, nous y sommes! Le cadre bienveillant, c’est celui là! Un cadre bienveillant autorise et sécurise. Il y a le rouge, pour les interdits. Nous sommes les garants de la sécurité de nos enfants, c’est donc par exemple, l’obligation d’être attaché dans le siège auto. Il y a le vert, ce qui est valorisé dans notre famille, mettre ses chaussons, se brosser les dents,… Et il y a le orange, pour tout ce qui est exceptionnel. Par exemple, grignoter des chips avant le repas si nous avons des invités ou le soda le dimanche,… Bien sur, ce ne sont que des exemples et c’est à chaque famille de trouver ce qui lui convient.

Bien, voilà, les choses sont définies. L’enfant et ses parents savent ce qui est autorisé ou non et dans quelle mesure. Ça évite bon nombre de malentendus. Et si les règles sont justes, si elles sont adaptées aux besoins de l’enfant par rapport à son age, il sera tout à fait à même de les respecter et de les faire respecter! Attendez vous à ce qu’il vous le rappelle si vous tentez de grignotez en cachette un soir!

Encore une chose importante, un écueil qui empêche bien souvent la réalisation de ce scénario alors que nous croyons avoir tout mis en place. Faisons une dernière expérience:

Experience 5 : posez le doigt sur la bille et essayez de l’amener sur la croix sans enlever votre doigt de la bille.

Qu’est ce que ça donne ? Est-ce faisable ? Comment vous sentez vous avec cette expérience ? Frustré, énervé, vous avez l’impression de ne pas y arriver ? Qu’auriez-vous envie de faire ?

C’est souvent ce qu’on essaie de faire en tant que parents. On essaie de contrôler la bille. Or contrôler un être humain, aussi petit soit-il, c’est impossible ! et c’est épuisant, culpabilisant,…

Dans l’éducation bienveillante, ce n’est pas l’enfant qu’on essaie de contrôler, c’est le cadre. Le cadre, c’est le nôtre. Il est propre à chaque famille. Comme chaque famille est unique, chaque cadre est unique! On le définit pour notre famille en prenant en compte les besoins de chacun. A l’intérieur du cadre, l’enfant est en sécurité. La bille ne peut pas tomber. Alors laissons lui sa liberté d’explorer, de faire ses expériences. N’oubliez pas, un cadre bienveillant AUTORISE en même temps qu’il sécurise. Et c’est bien plus facile pour l’enfant de respecter des règles s’il sait qu’il a un espace de liberté.

Voilà, dans cet article, on a essayé de vous montrer où se situe l’éducation positive pour ne plus la confondre avec du laxisme. Mais la bienveillance s’applique dans tous les champs de l’éducation. Être bienveillant envers les émotions de l’enfant, son ressenti, ce qu’il vit ou ce qu’il éprouve. Être bienveillant aussi quand il fait ses expériences, qu’il réussisse ou qu’il échoue. Être bienveillant, encore et toujours, même face à ses oppositions et à ses colères. Comment on fait tout ça?? Laissez nous le temps, je vous prépare d’autres articles !

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